Entretien n°3 – Avec Anny, Conseils de coach !

Pour commencer, peux-tu nous parler un peu de ton travail ? 

L’objectif de mon travail est très simple : aider les personnes qui le demandent à atteindre un objectif. En premier lieu, il s’agit souvent de définir clairement et précisément son objectif, pour vivre une vie équilibrée et surtout alignée avec ses propres valeurs. 

Je leur permets ensuite de trouver leurs propres solutions, parfois d’identifier leurs valeurs. En parallèle, je leur donne la possibilité d’augmenter leur confiance en eux, puisqu’ils prennent conscience au fur et à mesure des séances de toutes les solutions qu’ils ont réussies à trouver par eux-mêmes et à mettre en œuvre.

À travers ce processus, mon travail mène à l’autonomie sur la recherche de solutions efficaces pour soi-même et sur la bienveillance. Et un coup de pouce peut être nécessaire lors de grands changements dans la vie ! 

Quels sont les principaux enjeux que l’on rencontre à l’heure actuelle dans ce domaine pour les parents et les enfants ?  

Pour les adultes : Les principaux enjeux à l’heure actuelle pour les adultes sont souvent de trouver leur voie, celle qui leur permettra d’être fier de ce qu’ils auront accompli à la fin de leur vie. On constate une grande difficulté à équilibrer sa vie privée et sa vie personnelle, et je ne parle pas uniquement de temps consacré à l’une et l’autre mais vraiment à concilier les besoins de chacune pour s’épanouir dans les deux. 

Pour les femmes : C’est d’autant plus difficile pour les femmes car malgré une communication accrue sur la féminisation et le féminisme, il y a beaucoup de femmes qui s’auto-attribuent des tâches de façon exclusive. C’est une question d’éducation dans une certaine mesure, mais c’est une question de « contrôle » aussi car les femmes qui ont appris à déléguer sont encore peu nombreuses. Je ne dis pas ça dans le sens que ces tâches leur reviennent et qu’elles doivent les déléguer, mais dans le sens qu’elles préfèrent peut-être le faire elles-mêmes. 

« Les tâches accomplies par d’autres ont de grandes chances d’être accomplies différemment, et il est parfois plus confortable de le faire soi-même comme on le veut plutôt que d’accepter que ce soit fait différemment par quelqu’un d’autre ». 

Des conflits apparaissent alors parfois juste du fait que le conjoint n’a pas en tête toutes les contraintes de la tâche parce qu’il n’a pas le même niveau d’information. Ce sont des thèmes assez récurrents en management même si cette comparaison peut choquer.

Pour les enfants : J’ai surtout travaillé avec des enfants au Niger, mais les leçons tirées de cette expérience s’appliquent à de nombreux contextes. Pour eux, le plus difficile est de « s’émanciper ». Je ne parle pas de quitter le foyer familial car dès que les familles en ont les moyens cela leur est proposé, mais plutôt de s’autoriser à tracer son propre chemin, en fonction de ses envies et ses dégoûts aussi, de choisir sa passion et de se donner les moyens pour y arriver. On leur propose des choix de façon assez brutale et non accompagnée (ou très tard) dans le système scolaire. J’ai accompagné quelques jeunes en terminale par exemple, et c’est vraiment trop tard pour les ouvrir à de nombreuses possibilités car le système les réduit comme peau de chagrin, et les voies parallèles sont de plus en plus supprimées. Pour certains milieux défavorisés, tout se joue en 3ème. Pour des raisons différentes, c’est dès le début du collège qu’il faudrait leur donner les clés pour apprendre à s’écouter et surtout à s’entendre.

Aurais-tu quelques conseils, pistes ou techniques pour favoriser le bien-être en famille ?

Difficile d’être brève dans ce domaine alors je vais vous livrer ma méthode ! Inspirée de divers travaux mais surtout de ma propre expérience avec mes enfants… Tout cela n’est que mon point de vue, et il serait malvenu en tant que coach de vous présenter cela comme « la » solution car nous sommes tous différents. 

Chacun sa place, chacun son rôle

Je dirais que la première « clé » est de considérer chaque membre de la famille comme un individu à part entière, avec ses qualités, ses défauts, son caractère, ses envies et ses dégoûts, et ce quelque soit son âge.

Ensuite, c’est aux parents de définir les domaines dans lesquels les enfants peuvent être autonomes selon leur âge et leurs aptitudes et ceux sur lesquels ce sont les parents qui prennent les décisions. 

« Tout ce qui concerne la sécurité, l’hygiène/la santé et la politesse est de mon ressort. Pour toutes les autres activités, ce sont les enfants qui choisissent ce qu’ils veulent faire, ils connaissent les limites même s’ ils essaient de les transgresser ».

Je précise que je n’ai jamais été heurté à la difficulté d’un enfant qui ne voulait pas faire ses devoirs, mais j’imagine que l’on peut, d’une certaine façon, classer cela dans les règles de politesse, qui selon moi regroupent tout ce qui permet de pouvoir vivre en société.

Trouver l’équilibre, dans la bienveillance  

Il revient aux parents de trouver un équilibre entre leurs différents rôles. De mon point de vue, tout cela demande du temps et de la flexibilité aussi, notamment avec les enfants très jeunes dont le caractère se dévoile petit à petit mais parfois de façon plus brutale (à l’arrivée d’un nouveau né par exemple). Cela demande aussi de la bienveillance envers soi-même, les parents transmettent cela à leurs enfants, en leur donnant l’exemple. Et c’est important dans la construction de l’identité de chacun. 

« Personne n’est parfait, et même les parents bienveillants crient parfois sur leurs enfants. Je pense qu’il est tout aussi violent de ne faire aucun effort pour écouter ses enfants que de s’auto-flageller quand on a fait ou dit quelque chose qu’on essaie à tout prix d’éviter sous le coup de la fatigue ou de l’énervement (qui dans mon cas vont souvent ensemble) ».

Je dirais que chacun met les intentions qu’il veut dans son comportement, mais la nature nous ayant fait tous différents, il est important de s’expliquer et de demander des explications lorsqu’un comportement nous surprend. 

Communiquer

C’est un lieu commun mais la clé ultime reste la communication, adaptée à son audience bien entendu ! 

Je nourris l’espoir que cela vous inspire pour trouver votre propre méthode!