La communication parents-enfants et le pouvoir de la décentration
En tant qu’experte en communication et maman, il y a une chose que je trouve très importante et utile à propos de la communication parents enfants et que je souhaitais partager avec vous. C’est le pouvoir de la décentration.
La décentration, qu’est-ce que c’est ?
Il existe plusieurs méthodes bien connues pour améliorer notre communication avec nos enfants. Elles reposent, pour la plupart, sur la “discipline positive”, la “parentalité zen”, ou encore l’”éducation bienveillante”.
À la base de toutes ces méthodes, il existe un principe fondamental à toute communication harmonieuse, que nous vous proposons dans cet article. Ce principe s’applique à toutes les formes de relations, mais il est très intéressant dans les liens parents-enfants.
Il s’agit de la “décentration” et il nous vient des sciences de la communication et de la psychologie. Dit très simplement, la décentration consiste à adopter d’autres points de vue que le sien, pour mieux comprendre les autres et trouver des solutions qui satisfont tout le monde. En effet, le but de la communication est une relation harmonieuse, dans laquelle les besoins et les envies de chacun sont pris en compte.
Au-delà de l’empathie
La décentration peut rappeler l’empathie, qui est une qualité nous permettant de ressentir les sentiments des autres. Mais pour moi, il s’agit d’un stade supplémentaire car la décentration renvoie vraiment à se mettre à la place de l’autre et vivre les choses de son point de vue. En quoi cela peut-il nous aider au quotidien ?
Par exemple, quand elle avait 3 ans, ma fille avait tendance à toujours crier pour s’exprimer. Mon premier réflexe était de lui dire “chuuuut” et de lui demander de parler moins fort. Puis un jour j’ai essayé de comprendre ses raisons et elle m’a simplement dit: “Je suis la plus petite et si je ne crie pas, vous ne m’écoutez pas !”. Depuis, plus besoin qu’elle crie pour qu’on lui accorde notre attention 😉
S’adapter à chaque âge et à ce que l’enfant ressent
Un autre exemple, ma plus grande fille abandonnait ses activités parascolaires l’une après l’autre. Naturellement, nous lui avons fait la morale sur l’importance de persévérer, du budget que cela représente, etc… mais rien à faire! Et puis, en parlant avec elle, j’ai pu comprendre que les activités l’intéressaient mais les méthodes ne lui convenaient pas. En dehors de l’école, elle cherchait du plaisir et de la joie. Or j’étais d’accord avec elle, c’était assez ennuyeux 😉 En ayant compris cela, nous avons trouvé un bon compromis entre mes préoccupations de maman (épanouissement, nouveaux talents artistiques etc.) et ses envies (s’amuser et oublier l’école). Plus besoin de se fâcher !
Par la décentration, au lieu de nous énerver, ce qui revient à vouloir imposer notre volonté (et notre logique) à notre enfant, nous construisons une relation de respect, de bienveillance et de confiance. L’enfant se sent écouté, apprend à écouter, et apprend également le consensus et la négociation, si importants dans un ensemble familial.
Evidemment la décentration sera plus « facile » à établir avec un enfant un peu plus grand pouvant déjà verbaliser et expliquer ce qu’il ressent. Mais un bébé qui pleure, un enfant qui se roule par terre, ou qui refuse obstinément de faire quelque chose, a un message à faire passer. Il défend naturellement son bien-être et fait valoir ses envies. Le tout est de savoir décoder le message, en se mettant dans sa peau, selon son langage et ses possibilités d’expression. Essayez, vous verrez un monde de différence.
Karine, depuis Ouagadougou, le 18 septembre 2020